Puisque nous sommes dans le cadre d'une discussion commune, j'évoquerai des problèmes qui concernaient également la série d'amendements identiques que nous avons examinés précédemment : d'une part, le nombre de représentants du Parlement, d'autre part, le nombre de représentants du personnel. L'amendement de M. Braouezec présente l'avantage d'assurer une meilleure représentativité du personnel ; ce qui est loin d'être superflu, mais je reviendrai sur ce point.
En ce qui concerne les parlementaires amenés à siéger au conseil d'administration, vous nous dites, madame la ministre, qu'il n'est pas précisé que ces parlementaires appartiendront obligatoirement à la majorité. Comment le croire, alors qu'ils doivent être désignés par le président de chacune des deux chambres constituant le Parlement ? Le même doute s'applique aux personnalités qualifiées nommées par le Conseil supérieur de l'audiovisuel, quand on sait que le président de cette institution a, sortant de son rôle sans aucun souci de la déontologie, appuyé la réforme voulue par le Président de la République. Je ne parle même pas des représentants de l'État, qui garderont évidemment le doigt sur la couture du pantalon. Dans ces conditions, comment croire que la notion de pluralisme pourra être au moins évoquée au sein du conseil d'administration de la société ?
Ce pluralisme est pourtant plus que nécessaire. M. Loncle a évoqué hier les très nombreux licenciements qui ont eu lieu à RFI au cours des dernières semaines. Il a notamment cité le cas de M. Richard Labévière, que j'avais croisé alors que j'accompagnais M. le Président de la République en Syrie. M. Labévière était en reportage, en mission pour son chef de rédaction. Or il a été abusivement licencié pour avoir interviewé le chef de l'État syrien, Bachar el-Assad. Il l'a fait pourtant sous mandat et cette interview est passée à deux reprises sur les ondes de RFI.
M. Labévière est passé hier devant les prud'hommes, en première instance. Mais son affaire a été renvoyée à septembre 2009. Qu'on ne s'étonne pas après de la faible participation aux élections prud'homales…
Tout cela montre que notre inquiétude est justifiée. Loin de faire de l'obstruction, nous manifestons cette inquiétude au nom de la République française et de ses valeurs de liberté et de pluralisme.
(L'amendement n° 788 rectifié n'est pas adopté.)