Madame la ministre d'État, je vais vous faire une confidence : je connais bien Delphine Batho, c'est une élue de terrain.
Élue de l'opposition, elle est aujourd'hui commise d'office, mais elle a eu, avant cela, une longue expérience. À la région Île-de-France, elle était collaboratrice d'un vice-président chargé de la sécurité – auquel j'adresse aujourd'hui une pensée d'amitié et de solidarité – qui lui a répété pendant des années qu'on ne pouvait pas parler de sécurité sans avoir fréquenté des policiers, sans avoir travaillé avec des magistrats, sans avoir parlé à des parents dont un enfant vient d'être assassiné – un certain nombre de collègues sauront de quoi je parle.
Ma première rencontre avec ce collègue socialiste qui n'est pas là ce soir, elle a eu lieu quand nous nous sommes rendus après une fusillade sur la tombe d'un garçon de dix-huit ans, tué d'une balle dans la tête. Ce jour-là, avec ce collègue socialiste, député d'Épinay, j'ai pu discuter en toute sincérité de ce que nous allions dire au père de cet enfant.
Mes chers collègues, ce soir, nous avons un peu parlé pour nous. Mme Batho était commise d'office,…