Je comprends la volonté du Gouvernement, et je la partage. Il s'agit d'abord de maîtriser les dépenses de santé. Et vu les comptes de la sécurité sociale, c'est notre devoir. Il s'agit ensuite de lutter contre les maladies iatrogènes, ce qui est aussi notre devoir.
Cela étant, les mesures envisagées sont-elles les bonnes ? J'ai parfois l'impression d'un débat quelque peu surréaliste. Car comment les choses se passent-elles, en pratique ? C'est quand même bien le médecin qui prescrit, c'est lui qui détermine les médicaments qui doivent être pris, et que le pharmacien va ensuite délivrer.
Qu'il doive y avoir, comme dans les établissements hospitaliers, un pharmacien référent et un médecin référent qui essaient, avec le directeur, de faire en sorte que tout cela soit contrôlé et fonctionne au mieux, c'est évident. Mais il y a d'autres pistes, dont nous avons d'ailleurs parlé ce matin.
Je pense notamment aux référentiels de prescription, qui définissent la bonne pratique en la matière. À cet égard, la Haute autorité de santé peut jouer un rôle important.
Nous avons également parlé ce matin des médicaments génériques, qui permettraient aussi de simplifier les choses.
Il y a aussi l'informatisation. Des logiciels peuvent fournir une aide à la prescription.
Je suis favorable à l'expérimentation, parce qu'on a toujours intérêt à expérimenter, mais il y aussi d'autres pistes. On ne règlera pas tous les problèmes au moyen d'une certaine forme de médecine comptable.