…et je sais qu'une grande partie de la population polynésienne parle mieux les langues polynésiennes que le français. On peut interpréter l'amendement de la commission de deux façons. Soit on considère que c'est un retour en arrière et qu'il ne reconnaît pas la possibilité d'utiliser les langues polynésiennes lors des séances de l'assemblée de la Polynésie française. Soit on considère, au contraire, qu'il supprime un encadrement qui risque de provoquer nombre de contentieux. Le mieux me paraît être de laisser l'assemblée de la Polynésie française débattre comme elle l'entend ; le Conseil d'État appréciera en cas de contentieux.
Le Président de la République a, lui aussi, affirmé à de nombreuses reprises son attachement aux langues régionales. Nous savons combien certains, que ce soit en France ou au sein de l'Union européenne, sont attachés à ce que l'on puisse leur donner une place précise. Je suis ouvert à une réflexion, dans les semaines ou les mois qui viennent, sur les moyens de légaliser ou d'affirmer l'usage des langues polynésiennes au sein de l'assemblée de la Polynésie française, mais, pour l'instant, je crois préférable de s'en tenir à la situation présente et de laisser le Conseil d'État se prononcer, le cas échéant, s'il est saisi. Il semblerait qu'il n'y ait pas de précédent dans ce domaine. Le Gouvernement est donc favorable à l'amendement de la commission.