Découvrez vos députés de la 14ème législature !

Intervention de Michel Barnier

Réunion du 7 novembre 2007 à 21h30
Projet de loi de finances pour 2008 — Ouverture de la discussion

Michel Barnier, ministre de l'agriculture et de la pêche :

Monsieur le député, je vais m'engager personnellement dans la mise en oeuvre du plan de réduction des pesticides annoncé par le Président de la République, au-delà des 47 substances les plus préoccupantes que nous allons progressivement interdire dans les cinq années à venir. La première réunion du groupe interministériel, qui se tiendra aux environs du 15 novembre et que je présiderai, aura pour objet de dresser un inventaire de l'ensemble des produits utilisés et des cultures concernées ainsi que de faire le point sur les programmes de recherche, indispensables si l'on veut réduire de 50 % l'usage des pesticides. En effet, nous ne parviendrons pas à atteindre cet objectif ambitieux, qui doit être concilié avec la viabilité des exploitations, sans avoir recours à des solutions alternatives – traitements intégrés, procédés bio – qui, pour certaines, peuvent être mises en oeuvre dès maintenant et, pour d'autres, nécessiteront un effort de recherche.

Pour ce qui est du chlordécone, nous ferons preuve de la plus grande transparence. Les archives de mon ministère sont ouvertes, et je suis prêt à répondre à toutes les questions dans quelque cadre que ce soit – y compris judiciaire, le cas échéant.

Je rappelle que le chlordécone a fait l'objet d'une autorisation provisoire en 1972, avant d'être formellement autorisé en France en 1981. L'utilisation de cette substance a ensuite été interdite en 1992 sur la base d'un avis de la commission d'étude de la toxicité, mais a bénéficié de deux dérogations successives, d'une durée totale de dix-huit mois, à la demande des producteurs de bananes, qui invoquaient l'absence de traitement alternatif contre les charançons – un motif attesté, à l'époque, par un institut de recherche local. En 2002, à l'occasion de contrôles ciblés des stocks, dix tonnes de chlordécone ont toutefois été retrouvées dans quinze exploitations martiniquaises. Telles sont les données dont je dispose, étant précisé que nous pourrons, si nécessaire, effectuer des recherches complémentaires dans nos archives puisque, je le répète, nous n'avons rien à cacher.

Nous allons procéder à des analyses individualisées des cas de contamination mais, au-delà, nous nous attachons à tirer toutes les leçons de cette affaire. J'ai déjà réuni les producteurs de bananes des deux départements concernés ; ils se sont engagés à mettre en oeuvre un plan « zéro pesticide » ayant pour objectif la production de bananes « propres », notamment grâce aux produits bio en cours d'autorisation de mise sur le marché national. Face à ce problème grave, chacun doit agir avec volontarisme. Et pour ce qui est du passé, je répète que nous sommes disposés à faire preuve de la plus grande transparence possible.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion