On connaît les ravages qu'exerce en France l'épizootie de fièvre catarrhale ovine, qui s'installe dans un nombre croissant de pays d'Europe. Cette maladie qui, en 2000, ne concernait encore que l'Italie et l'Espagne et, pour la France, le département de Corse-du-Sud, s'est développée dans le nord de l'Europe en août 2006, à partir du sud des Pays-Bas, et s'est diffusée très rapidement dans notre pays. Début octobre 2007, plus de 2 200 foyers étaient identifiés en France, dans cinquante départements. Comme le prévoyait l'Organisation mondiale de la Santé, l'épizootie a pris un caractère endémique.
Des mesures ont été mises en place pour lutter contre une maladie qui risque de mettre à mal les filières bovine et ovine françaises et européennes, et une enveloppe de 13,5 millions d'euros a été débloquée. Malheureusement, la fièvre catarrhale ovine concerne aussi le département de la Réunion. Elle y est réapparue en août 2003, dans un élevage de moutons de race mérinos. Vingt-six des cent animaux de cet élevage étaient concernés. Un arrêté préfectoral de mise sous surveillance de l'élevage, impliquant une interdiction de déplacement des animaux, a alors été pris.
On peut toutefois s'étonner que les divers documents qui concernent cette épizootie, notamment l'arrêté ministériel qui précise la liste des zones réglementées, ne mentionnent pas la présence de la maladie dans le cheptel ovin réunionnais. Pourtant, la fièvre catarrhale ovine ne cesse de se répandre à la Réunion. Les éleveurs s'inquiètent par conséquent du silence des autorités de l'État et se demandent si celles-ci ont mesuré l'importance des dommages qu'ils subissent. Depuis un an, en effet, le cheptel ovin de l'île est décimé.
Les éleveurs souhaiteraient qu'une mission sanitaire des experts du laboratoire vétérinaire de Maisons-Alfort vienne étudier la situation sur place, notamment pour vérifier que le sérotype existant demeure bien celui du type 3 ou si, au contraire, il est en train de muter.