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Intervention de Claude Leteurtre

Réunion du 7 novembre 2007 à 21h30
Projet de loi de finances pour 2008 — Ouverture de la discussion

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaClaude Leteurtre :

Il faut dire un mot sur le principe de précaution, aujourd'hui sacralisé dans la Constitution. Là encore, je crois que, chaque fois qu'il est brandi, il est indispensable d'en évaluer le coût par rapport à l'efficacité. À ce propos, quels sont le bilan global et le coût définitif des mesures prises à l'occasion de la crise de la vache folle ? Ne voit-on pas, cette année encore, l'inscription de 28,5 millions d'euros pour la destruction des farines animales ? J'ose à peine évoquer les surcoûts imposés dans le dessein de faire disparaître tous risques liés au prion lors de la stérilisation des instruments chirurgicaux, et je n'évoque pas ceux liés à l'usage unique.

Je dis tout cela avec d'autant plus de conviction que de nouveaux défis nous attendent dans le domaine de la sécurité sanitaire. La découverte récente du coronavirus responsable du SRAS ou celle des virus H5N1 et H7N7 nous montrent que nous sommes loin d'être protégés des risques de nouvelles pandémies. Tous ces virus identifiés depuis une trentaine d'années ont une caractéristique commune : ils provoquent des zoonoses, c'est-à-dire des maladies qui sont transmises à l'homme par contact avec une espèce animale, le grand risque étant le passage à la transmission d'homme à homme. La priorité est donc de constituer un réseau mondial de surveillance pour identifier au plus vite les souches virales émergentes. C'est de la précocité de la détection que dépendra notre efficacité : là encore, nous sommes dans la mondialisation.

Il faut également faire face aux défis que le changement climatique ne va pas manquer de provoquer. Le réchauffement de nos zones tempérées permet à des insectes vecteurs de maladies jusque-là contenues dans les pays chauds, de remonter progressivement vers le nord de la planète. Le virus du Nil occidental, le chikungunya, la dengue sont à nos frontières, et nous savons bien qu'en matière sanitaire, les frontières n'existent pas vraiment.

Tous ces nouveaux risques sanitaires sont d'autant plus potentiellement dangereux que notre population vieillit et qu'elle est donc plus sensible aux maladies.

Se profile enfin la réapparition d'anciens dangers, de maladies que l'on croyait oubliées. Je pense en particulier à la tuberculose, avec des bacilles de Koch multirésistants à toutes thérapeutiques et qui provoquent à nouveau la mort.

Je dirai également un mot sur les risques NRBC : nucléaire, radiologique, biologique, chimique. S'ils sont assez bien identifiés, il n'en reste pas moins que, faute d'expériences antérieures, nous ne savons pas vraiment ce qui se passerait en cas d'accident ou d'attentat. La gestion de ces risques aléatoires est donc particulièrement complexe et, là encore, une évaluation de la coordination s'impose.

Je souhaite également insister sur les risques en milieu de soins. Les infections nosocomiales ne sont pas acceptables par les usagers des hôpitaux et des cliniques.

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