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Intervention de Christian Eckert

Réunion du 17 décembre 2008 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2009 — Question préalable

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChristian Eckert :

Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, depuis des mois, les députés du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche ne cessent de dénoncer la politique économique et sociale du Gouvernement.

Cette politique menée depuis l'été 2007 se révèle, un an et demi après, un échec désastreux pour les Françaises et les Français. Au lieu d'aider les ménages les plus modestes, le Gouvernement les pénalise avec les franchises médicales, l'augmentation des prix des mutuelles ou des assurances. Pire encore, le bouclier fiscal est l'exemple même de votre politique inégalitaire, injuste et déraisonnée.

Aucun coup d'arrêt n'a été donné à votre politique d'injustice fiscale, de déréglementation des droits sociaux – nous y reviendrons ce soir –, de fermeture des services publics ou de précarisation des emplois : autant de choix politiques non seulement injustes, mais aussi très risqués, dont les principales victimes restent les personnes les plus vulnérables.

Il aura fallu que la crise frappe de plein fouet notre pays pour que vous vous décidiez enfin à tenter de réagir face à la dégradation de la situation économique et au développement de la précarité. Mais, au lieu de favoriser massivement l'investissement et la recherche pour aider les entreprises à préparer l'avenir, au lieu d'aider les salariés et les retraités à soutenir la consommation, la majorité, votre majorité, monsieur le ministre, n'a fait qu'accentuer les difficultés économiques et sociales.

Le Président de la République prétend que le paquet fiscal et les mesures prises en complément permettent aujourd'hui à notre pays de bien résister à la crise. Pourtant, en 2008, la croissance de notre pays sera inférieure à 1 %. Ainsi, la dernière enquête mensuelle de conjoncture de la Banque de France prévoit une perte de croissance au quatrième trimestre de cette année, avec un taux de moins 0,7 %. Pour l'ensemble de l'année 2008, alors que le Gouvernement nous annonçait 0,9 % de croissance il y a quelques semaines, les prévisions de la Banque de France tablent tout au plus sur 0,8 %.

Faire croire aux Français qu'il suffirait de travailler plus pour résoudre les difficultés économiques, alors que les entreprises ne peuvent fournir de travail supplémentaire à leurs salariés du fait de la conjoncture, est totalement mensonger. En outre, les heures supplémentaires ne résolvent en rien le problème du chômage ou de l'emploi précaire, deux fléaux sociaux contre lesquels le Gouvernement n'agit pas.

Ce déni de réalité de la part du Président de la République et de son gouvernement ont conduit le pays dans l'impasse. Ils ont mené une politique économique et sociale complètement inadaptée à la situation économique de la France, car elle était fondée sur des hypothèses totalement irréalistes. Ce budget, sur lequel nous devons nous prononcer définitivement aujourd'hui, en est la plus brillante démonstration. En effet, vous nous avez présenté une loi de finances qui retenait des prévisions de croissance et des objectifs de déficit et de dette totalement irréalistes, alors que la crise économique était avérée et faisait déjà sentir ses premiers effets. Faut-il rappeler que la dégradation des comptes publics a commencé avant la fin de l'année 2008, que le déficit du budget de l'État excédait déjà de 5 milliards d'euros les prévisions de 2007 et que les moins-values de recettes fiscales sont évaluées au minimum à 7 milliards d'euros en 2008 ?

Personne ne pouvait donc croire à votre loi de finances initiale, ni les économistes, ni vous-même, monsieur le ministre ! Mais vous n'avez pas voulu entendre les remarques des députés de l'opposition et avez même réussi la performance de débuter au Sénat l'examen de la première partie du projet de loi de finances pour 2009 avec des objectifs économiques et budgétaires révisés, alors même que, parallèlement, l'Assemblée venait tout juste de voter les objectifs initiaux erronés, preuve, s'il en fallait encore une, que vous ne croyiez déjà plus à ce que vous tentiez de nous faire adopter. Dans ces conditions, qui peut encore accorder de la crédibilité à votre politique et à vos déclarations ?

Je souhaite maintenant revenir à certains dispositifs adoptés dans ce projet de loi de finances pour 2009. On pouvait s'attendre à une modification de votre politique, mais il n'en est rien. Vous prétendez oeuvrer pour soutenir la croissance dont notre pays à bien besoin en ces temps difficiles, mais vous faites tout le contraire ! Votre budget est un budget de rigueur.

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