Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, « pas maintenant et pas comme cela ! » Voilà de quelle manière nous, centristes, résumons notre position sur ce projet de loi qui est à ce jour une occasion gâchée.
Il comporte deux parties majeures. La première est la réorganisation du groupe France Télévisions en entreprise unique. Sur ce premier chantier, nous vous apportons notre soutien. Le projet de loi reprend en effet les conclusions de la commission spéciale dont nous saluons le président – M. Copé – qui a réalisé un travail remarquable dans ce domaine.
Que voulons-nous faire de cette communauté humaine qui mobilise plus de 11 000 professionnels et réunit, chaque jour, plus de 10 millions de téléspectateurs avec une audience cumulée de 34 % ? Voilà la seule question, la véritable question à laquelle nous avons l'ardente obligation de répondre !
Le groupe Nouveau Centre exprime une ambition forte pour l'audiovisuel public français, l'ambition d'en faire un champion européen, l'ambition de maintenir voire développer sa part d'audience, enfin l'ambition d'une exigence de qualité, véritable signature du service public de l'audiovisuel.
Alors oui, dans cette perspective, la transformation du groupe France Télévisions en entreprise unique est indispensable pour dégager les marges de manoeuvre financières nécessaires à sa modernisation. Alors oui, la transformation de France Télévisions en média global – chaînes hertziennes, portail Internet avec télévision de rattrapage, vidéo à la demande, télévision mobile personnelle – est au coeur de cette stratégie ambitieuse. Elle est la seule urgence de votre projet.
Reste, ensuite, la suppression de la publicité sur l'audiovisuel public. Il s'agit, en soi, d'une bonne idée soutenue par les centristes depuis 2002, à condition qu'elle soit financée par l'évolution de la redevance. Nous considérons la solidité et le dynamisme de son financement comme déterminants pour l'avenir de l'audiovisuel public. Or, sur ce point, notre opposition est frontale avec les solutions retenues à ce jour.
Elle se résume simplement : « La suppression de la publicité, oui, mais pas maintenant ! » Supprimer 300 millions d'euros de recettes privées pour les remplacer par l'addition de deux prélèvements obligatoires et de quelques crédits budgétaires alors que nous entrons dans une crise économique majeure, dure, douloureuse pour la plupart de nos concitoyens, ce n'est pas une simple erreur de calendrier, c'est une faute politique. (« Très bien ! » sur les bancs du groupe SRC.)
Mes chers collègues de la majorité présidentielle – c'est surtout à vous que nous nous adressons aujourd'hui –...