Découvrez vos députés de la 14ème législature !

Intervention de Michel Liebgott

Réunion du 7 novembre 2007 à 21h30
Projet de loi de finances pour 2008 — État b

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Liebgott :

Cet amendement pourrait faire l'unanimité, puisque certains orateurs qui sont intervenus dans la discussion et qui ne sont pas là ce soir, comme Denis Jacquat, que je connais bien, et Pierre Cardo, le voteraient. J'entendais encore tout à l'heure un certain nombre d'entre nous, membres de la majorité ou de l'opposition, rappeler l'intérêt de ces emplois aidés.

Certes, on nous affirme qu'ils ne sont pas supprimés, que le moment venu, il n'y aura pas de gel des crédits et que la relance de l'emploi les rendra moins indispensables. Toutefois, comme je l'ai indiqué dans la discussion et comme nous ne cessons de le rappeler ici, il existe un certain nombre de situations particulières. L'emploi repart, certes, mais il profite d'abord et surtout aux personnes qui ont une qualification et sont immédiatement opérationnelles. Ce n'est évidemment pas le cas des CES ou CEC d'antan et, aujourd'hui, des CAE et contrats d'avenir. Les spécificités des personnes auxquelles sont destinés ces emplois aidés sont multiples. Elles habitent souvent des secteurs défavorisés tels que les ZUS et ZRU et cumulent les handicaps. Elles sont également souvent employées dans des structures qui n'ont elles-mêmes pas les moyens aujourd'hui de fonctionner autrement. Ce n'est pas secondaire, puisque cela concerne la famille, les personnes âgées et le périscolaire. Ces personnes travaillent parfois dans des régies de quartiers et donc pour leur propre immeuble, leur propre environnement : je pense, entre autres, aux Restaurants du coeur. Sans leur intervention, notamment dans les périodes hivernales, donc difficiles, beaucoup de structures associatives ne pourraient pas fonctionner avec la qualité qu'on leur connaît. Vous me répondrez qu'on devrait s'en passer. Bien entendu ! On en a même quelquefois peut-être abusé, diront certains, notamment dans les établissements hospitaliers.

Cela étant, il y a la réalité : ces associations existent et sont utiles, voire parfois indispensables et incontournables. Il n'y a pas de solution. Le service risque de devenir de moins en moins efficace et les collectivités locales seront contraintes de prendre le relais, mais de façon bâtarde. J'ai pris tout à l'heure un exemple concret que je me plais à répéter : lorsque vous devez assurer la sécurité des écoles à huit heures, douze heures, treize heures et seize heures, vous ne faites pas appel à un emploi à temps complet pour quatre allers-retours dans la journée, mais à des emplois aidés. Certes, des formations sont prévues et, à un moment ou à un autre, ces personnes pourront effectivement prétendre à un emploi définitif, mais rarement à court, voire à moyen terme. Elles se sont hélas déshabituées à travailler, car elles sont issues de cette société du chômage. Elles ne changeront donc pas de rythme du jour au lendemain, en dépit d'une vraisemblable baisse du taux de chômage pour des raisons démographiques.

Nous devrions donc, ce soir, nous rassembler sur un objectif commun qui n'est pas en lui-même idéologique, mais est très pragmatique.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion