Monsieur Soisson, ce n'est pas l'heure d'évoquer ces sujets.
Il y a trois pouvoirs d'après Montesquieu, les pouvoirs législatif, judiciaire et exécutif, qui sont sur le même plan.
Nicolas Sarkozy a inventé quelque chose de nouveau : la « démocratie matriochkas » – vous savez : ce sont les poupées russes. La plus petite, c'est le pouvoir législatif. L'enveloppant, parce que vous lui coupez les ailes, il y a le pouvoir judiciaire. Puis il y a le pouvoir médiatique, qui n'avait pas été imaginé par Montesquieu mais qui est normalement le domaine de la libre confrontation et de la libre parole ; avec votre loi, vous le muselez. Enfin, enveloppant tout cela, il y a le pouvoir exécutif, entre les mains d'un seul homme, tenant dans sa main droite, non pas le globe, mais la France, captive de ses fantasmes. Cela, nous ne pouvons l'accepter.
Ce quatrième pouvoir, dont a parlé Patrick Bloche, existe. Vous refusez de le reconnaître pour ce qu'il est, et c'est pourquoi vous ne voulez pas nous entendre.
Si vous aviez voulu faire une avancée, vous auriez au moins retenu les propositions de nos collègues sénateurs. Notre collègue Dionis du Séjour est dans la contradiction et le déchirement perpétuels : il affiche des convictions, mais à peine les a-t-il énoncées qu'effrayé de sa propre audace, il se masque le visage pour ne pas voir qu'il est tout rougissant !
Nous devons absolument vous empêcher de commettre ce forfait.
M. Herbillon a parlé de la jeunesse, et cela m'amène à la conclusion de mon propos.