…de graver dans le marbre les saintes paroles de votre idole et de remplacer les bornes kilométriques par les déclarations de votre saint homme !
Enfin, cette phrase restera dans l'histoire : « Désormais, quand il y a une grève, plus personne ne s'en aperçoit ! » Le Président aurait mieux fait de se mordre la langue plutôt que de prononcer, le 5 juillet 2008, lors du Conseil national de l'UMP, cette phrase qui avait, d'après la presse, déclenché l'hilarité et les applaudissements des quelque 2 000 cadres et conseillers nationaux du parti, autant dire la crème des courtisans ! Plus encore que par son caractère provocateur, elle est remarquable par sa déconnexion d'avec la réalité du pays, qu'elle trahit crûment. Les faits n'auront donc pas été bien longs à démentir les illusions présidentielles !
Il y a eu aussi le discours de Toulon, en décalage total avec les multiples discours délibérément anesthésiants de Mme Lagarde. Après avoir fustigé et pourfendu un supposé capitalisme financier, qu'il faudrait opposer à un capitalisme entrepreneurial paré de toutes les vertus, le Président de la République a multiplié les annonces ronflantes. Il a ainsi déclaré : « Je n'hésite d'ailleurs pas à dire que les modes de rémunération des dirigeants et des opérateurs doivent être désormais encadrés. Il y a eu trop d'abus, il y a eu trop de scandales. Les responsabilités doivent être recherchées et les responsables de ce naufrage doivent être sanctionnés, au moins financièrement. » Où sont les sanctions concernant M. Milhaud, M. Bouton et quelques autres appartenant au même « syndicat », comme on le disait autrefois à Chicago ?
Il va falloir s'attaquer au problème de la complexité des produits d'épargne, disait-il, de l'opacité des transactions. Mais, depuis ces discours, rien n'a été fait ! C'étaient seulement de magnifiques envolées. Hormis un code de bonne conduite, laborieusement élaboré par Mme Parisot, dont le seul objectif était d'endormir l'opinion, rien n'a été fait ! Il faut dire que le MEDEF n'en était pas à sa première tentative, puisqu'en 2002 il y avait eu le rapport Bouton et en 2003 – écoutez bien ! – un « rapport du comité d'éthique du MEDEF » ! Comme si, au MEDEF, on savait ce que c'est que l'éthique ! Rappelez-vous, mes chers collègues, l'UIMM ! Pourquoi ne dites-vous rien ? Pourquoi regardez-vous la pointe de vos chaussures ? Eh oui, c'est de vos amis que je parle ! (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)