Nous nous rejoignons…
On peut aussi s'interroger sur l'efficacité du texte dans la mesure où il ne s'attaque pas à la racine, ce « minuscule de la violence » dont parle Philippe Robert, qui, dans les quartiers, installe la domination d'un groupe sur un territoire d'où il mènera éventuellement des « raids ». J'ai d'ailleurs déposé un amendement concernant le harcèlement social. Il serait bon, à ce sujet, de procéder à un examen minutieux de la mise en oeuvre du texte sur les halls d'immeuble.
On peut enfin noter que ce texte est essentiellement répressif, prévoyant des peines de prison et d'amendes inadaptées en raison de la saturation des prisons et de l'impécuniosité du public visé. Il faut réfléchir à des peines plus efficaces et à un système de prévention qui soit à la hauteur du sujet.
Il convient de développer les travaux d'intérêt général, les centres de défense deuxième chance, que l'on doit au ministre de la défense de 2005, c'est-à-dire au même ministre qui est en ce moment devant moi. Ces dispositifs constituent en effet des réponses a posteriori beaucoup plus pertinentes.
Reste la grande question de la prévention qui n'est pas l'objet de la loi, mais qui demeure essentielle. La réduction de ce problème à des données socio-économiques, voire urbanistiques – n'est-ce pas, monsieur Raoult ? –, est évidemment insuffisante. Une société matérialiste peut être riche et puissante et avoir perdu les instruments institutionnels et humains de la socialisation. Telle est la situation de notre société et tel est le problème auquel nous sommes confrontés. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)