L'article 7 est curieux : très médiatisé, ayant focalisé toute l'attention avant même que soit connu le projet dans son ensemble, sa portée est en réalité largement symbolique dans la mesure où le Président de la République peut déjà s'adresser aux parlementaires. Il le fait certes par un biais assez déplaisant à mon goût, puisqu'il nous faut écouter son message debout – obligation qui ne figure d'ailleurs pas dans la Constitution mais que nous nous sommes imposée à nous-mêmes en l'inscrivant dans notre règlement –, sans doute en signe de respect pour son autorité arbitrale.
Pour beaucoup donc, en tant qu'arbitre, le Président de la République n'a pas à venir s'exprimer devant nous. Mais en votant le quinquennat et l'inversion du calendrier, nous avons changé la nature de la fonction présidentielle. Monsieur Debré, l'actuel Président de la République que vous avez soutenu le dit bien : il n'est plus un arbitre mais le chef de la majorité ! (Exclamations sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.) C'est à mes yeux une de ses vertus que de l'assumer sans hypocrisie.