Le camion fonce à vive allure, le visage du chauffeur est crispé, la sueur est froide, la charge est lourde, ça peut « péter » : le camion est bourré d'explosifs. J'arrête là le film en noir et blanc ; souvenez-vous du Salaire de la peur. (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)
Ce soir, à Saint-Quentin, nous allons avoir droit à un nouveau numéro d'acteur du Président de la République. Il va certainement nous parler des salaires de la honte, la main sur le coeur, puis de tous ceux qui continuent sans vergogne à se distribuer à eux-mêmes des bonus, des primes, des parachutes dorés, des stock-options de confort. Il va nous parler aussi de ces héros du CAC qui ferment les usines à tour de bras, qui licencient le plus possible et qui confortent les dividendes de leurs actionnaires avec l'argent de l'État comme « bouclier vénal ». Je suis sûr que le Président va nous refaire le coup du justicier « démasqué », le coup de l'indignation, le coup du « plus jamais ça ! ». (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)
Mais où est-elle, monsieur le Premier ministre, la détermination de cette droite qui refuse de contrôler les banques à qui l'on prête l'argent public sans compter, qui refuse d'entendre les cris unitaires de la rue mobilisée au nom d'une immense majorité de Français (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC et GDR) pour retrouver l'emploi et le pouvoir d'achat, pour retrouver l'espoir ou, tout simplement, la dignité, cette droite qui s'obstine à maintenir le bouclier fiscal contre vents et marées ?
Quel culot, monsieur le Premier ministre !