L'article 8 est la rectification de l'ONDAM 2008. L'année n'est pas terminée, mais l'on sait déjà que l'ONDAM sera dépassé de 750 millions, en raison d'une augmentation des dépenses de soins de ville de 920 millions, essentiellement due à un renchérissement des indemnités journalières de 4,5 %, l'accroissement des dépenses de soins médicaux s'établissant, quant à lui, à 1,7 %. Ce dernier chiffre est particulièrement raisonnable et limité, mais il faut bien reconnaître que les négociations conventionnelles n'ont pas abouti et qu'il n'y a pas eu de revalorisation : des difficultés sont intervenues et l'application de la décision votée l'année dernière a été reportée de six mois.
Cependant, je voudrais attirer votre attention, madame la ministre, sur les difficultés des spécialités cliniques. Lorsqu'on se plonge dans les études de la DRESS, qui publie les revenus des médecins, on découvre – ou redécouvre, car le phénomène est connu depuis longtemps – la modicité des revenus des psychiatres, des pédiatres, des gynécologues médicaux, des dermatologues. Or le futur secteur optionnel ne concernerait que les médecins utilisant des plateaux techniques lourds. Sans doute, dans leur cas, une revalorisation est-elle justifiée. Il me semble néanmoins que les spécialités cliniques sans appareils et sans plateau technique lourd devraient être prioritaires.
Dans cet esprit, je vous ai interrogée il y a quelques semaines sur la démographie des néphrologues assurant les hémodialyses dans les établissements hospitaliers. Ils sont indispensables pour le suivi des patients, mais la situation est très inquiétante, car il n'y en a quasiment plus. Ils sont recrutés par des associations – par exemple l'ECHO, dans les Pays de la Loire –, qui les rémunèrent davantage, et ils ont tendance à quitter les établissements publics. Il s'agit bien d'un problème de santé publique.
Je souhaiterais donc que les spécialistes cliniques puissent ne pas être oubliés et voir leur rémunération revalorisée. Il conviendrait également que nous nous préoccupions de démographie médicale. Sans doute en reparlerons-nous dans la loi Hôpital, patients, santé, territoires, mais, dans certaines spécialités, le problème est urgent.