Je ne parlerai ni de coupe de pouce ni de revalorisation exceptionnelle. En examinant la loi de 2003, notre assemblée avait délibéré du principe de l'indexation des pensions sur l'évolution pluriannuelle des prix. Comme l'ont justement observé Marisol Touraine et Jean-Luc Préel, l'évolution des retraites, pour les trois dernières années, a été minimisée. Dès lors, la revalorisation de 0,8 % ne fait que rattraper les retards de 2006, 2007 et 2008. Une simple règle de trois nous permet d'ailleurs de constater que, pour les trois derniers exercices budgétaires, l'évolution des pensions se limite à celle de l'indice des prix.
J'en viens à l'évolution structurelle pour l'année 2008. On sait aujourd'hui que l'inflation devrait être comprise entre 2,7 et 2,9 %. Il ne saurait être question que la revalorisation de 0,8 % prévue en septembre affecte celle prévue en avril : ce serait un tour de passe-passe contradictoire avec vos propres engagements. Je souhaiterais à cet égard connaître le montant global prévu pour les retraites en 2009, car je n'ai pas le sentiment qu'il intègre l'inflation de 2,7 %, sauf à considérer que le déficit de la Caisse nationale d'assurance vieillesse se creusera.
Dernier point, essentiel : si l'évolution des pensions des quelque 12 millions de retraités ne suit pas celle du coût de la vie, c'est que le coût des carrières longues n'est pas financé. Si cela constitue un avantage pour 800 000 à 1 million de retraités, tous les autres en subissent les conséquences.