…de ces hommes auxquels M. Woerth a fait référence, ceux qui ont le droit de profiter des sommes qu'ils ont amassées en travaillant beaucoup. Nous ne partageons pas tout à fait la même analyse, monsieur le ministre.
Mes chers collègues, j'ignore quel sort sera réservé à cette loi de finances rectificative. Naturellement, nous espérons que les foyers qui en ont le plus besoin bénéficieront de cette aide à la consommation d'un montant de 2,5 milliards d'euros. J'observe toutefois que les sommes en jeu – 450 millions pour quelques centaines de milliers de ménages, 300 millions pour 1,5 million d'autres – ne paraissent pas si élevées comparées aux 460 millions d'euros du bouclier fiscal, dont bénéficient 16 000 contribuables en théorie, beaucoup moins en réalité, un quart à un cinquième recevant l'essentiel de la restitution.
Oui, monsieur le ministre, le bouclier fiscal est une question de justice économique et d'équité sociale. Mais nous ne répondons à ces impératifs de la même manière que vous. Nous ne voyons pas d'où vous sortez ces fameux 50 % et au nom de quoi ce pourcentage assurerait la justice sociale. En outre, le bouclier fiscal pose un problème politique.
J'appelle solennellement celles et ceux qui siègent sur ces bancs à dépasser les clivages politiques et à sortir par le haut de cette problématique : la dureté des temps actuels commande que chacun fasse preuve de responsabilité. Le chef de l'État doit savoir que la représentation nationale peut demander à nos concitoyens de contribuer à raison de leurs moyens, abandonnant un postulat dont rien, dans notre histoire, ne fonde le caractère irréfutable. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)