Vous invoquez la crise mondiale, mais cette inefficacité l'a précédée, même si elle est aujourd'hui aggravée par la crise. Le projet de société que vous appliquez depuis dix-huit mois n'a pas eu sur la croissance les effets que vous escomptiez, c'est le moins que l'on puisse dire.
Mme Lemorton a également dit, ne faisant que vous citer, que vous deviez ramener les comptes de la sécurité sociale à l'équilibre dès 2007, aux termes de la réforme des retraites de 2003 et de la loi de 2004 portant réforme de l'assurance maladie. Vous nous expliquez désormais que, le moment n'étant pas opportun, il faut patienter et supporter les déficits jusqu'en 2012 ! On nous dira sans doute alors que ce n'est pas encore le moment et qu'il faut attendre 2016. Nous avons bien le droit de nous en étonner et de nous en inquiéter !
Mme Lemorton a enfin rappelé, à juste titre, quelque chose que vous ne semblez pas entendre : les Français souffrent. S'agissant de l'accès aux soins, tout le monde s'accorde à le dire ; pour en avoir confirmation, il suffit de constater que certains diffèrent leurs soins et que d'autres ne peuvent plus se faire soigner correctement. Quant aux retraites, les Français s'inquiètent tous de l'incertitude que fait peser sur l'avenir notre incapacité à pérenniser le système.
Mme Lemorton n'a donc rien dit que vous ne puissiez entendre ; elle n'a énoncé que des vérités, je suis désolé de vous le dire.
Pour ces raisons, nous voterons l'exception d'irrecevabilité. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)
(L'exception d'irrecevabilité, mise aux voix, n'est pas adoptée.)