Madame la ministre, lorsque le Premier ministre François Fillon et vous-même m'avez confié la mission de rédiger un rapport sur l'hébergement d'urgence et le logement social, je m'étais laissé dire que nous ne manquions plus de moyens d'hébergement d'urgence, mais seulement de logements sociaux. Or, très vite, je me suis rendu compte que nous avons encore besoin – et pour longtemps – de centres d'urgence, d'hébergement et de réinsertion sociale.
Si, demain, les cent mille sans-abri sollicitaient tous un hébergement ou acceptaient de se rendre dans les centres existants, il n'y aurait pas suffisamment de places. En dépit de l'augmentation de l'offre de places, les services gérant le numéro d'appel 115 refusent déjà des demandes. Demain, si les quatre cent centres d'hébergement qui en ont besoin étaient humanisés, leur capacité d'accueil ne permettrait pas d'héberger toutes les personnes qu'ils reçoivent aujourd'hui.