De toute évidence, non. Comme le chef de l'État, votre gouvernement s'est réfugié dans le volontarisme verbal, n'hésitant pas à travestir la réalité, à maquiller les échecs en victoires éclatantes – comme dans les cas d'ArcelorMittal ou du secteur automobile –, à faire croire à la majorité de nos concitoyens qu'ils étaient les principaux bénéficiaires de vos mesures quand ils en étaient les premières victimes.
Ce petit jeu a commencé dès l'été qui a suivi l'élection de Nicolas Sarkozy, avec la première loi votée par notre assemblée, la fameuse et bien mal nommée loi pour le travail, l'emploi et le pouvoir d'achat. Dans ce texte, il est essentiellement question d'exonérer massivement de charges les heures supplémentaires, comme si celles-ci étaient créatrices d'emplois, mais surtout de permettre à la fraction des Français les plus riches d'échapper à l'impôt, via l'élargissement du bouclier fiscal, la suppression des droits de succession, la baisse de l'ISF et autres cadeaux en tous genres.
Vous continuez d'affirmer, toute honte bue, que ce bouclier fiscal, qui limite les impôts directs à 50 % des revenus, bénéficie à 15 000 Français parmi les plus modestes. En réalité, il a protégé une minorité de contribuables : 2 242 personnes exactement ont empoché 82,9 % des sommes reversées par le fisc cette année. (Applaudissements sur les bancs du groupe GDR.)