J'ai en effet, à titre personnel, été la défendre auprès de mes homologues, devant la commission constitutionnelle du Parlement européen, présidée par le socialiste allemand Jo Leinen, devant les instances du PPE, mais aussi auprès de Hans-Gert Pöttering, président du Parlement européen, de José Manuel Barroso, président de la Commission, et auprès de nombreux chefs de Gouvernement et de ministres européens.
Cette proposition de Nicolas Sarkozy a suscité un très grand intérêt parce qu'elle était la seule réaliste : entre les deux pays qui avaient voté « non », les dix-huit qui avaient voté « oui » et ceux qui ne s'étaient pas prononcés, la voie était en effet étroite. Il fallait tenir compte des « non » ; dès lors, il était impensable de présenter à nouveau le texte auquel avait été imprudemment donné l'intitulé de constitution. Il fallait notamment abandonner la troisième partie, la plus contestée lors du référendum. Mais il fallait aussi – car c'est cela l'Europe – écouter et partager, tenir compte des dix-huit « oui » et par conséquent garder l'essence de la réforme institutionnelle en ne se concentrant que sur celle-ci.
Enfin, il fallait aller vite pour ne pas laisser s'enliser le débat. Rien n'était plus démocratique que d'annoncer à l'avance, comme l'a fait Nicolas Sarkozy, que, s'il était élu et s'il disposait d'une majorité au Parlement, il passerait par la voie parlementaire.