Monsieur le président, messieurs les ministres, mes chers collègues, cela fait des années que l'Union s'est donné comme objectif de rénover ses institutions, et tout le monde sait que nous aurions dû le faire bien avant l'élargissement. En même temps, l'accélération de l'histoire, la chute du mur de Berlin, l'écroulement de l'Union soviétique et l'accession heureuse des pays d'Europe centrale et de l'Est à la liberté rendaient impérative l'entrée de ces derniers dans l'Union. La réunification du continent était, à l'évidence, une nécessité historique.
Il reste que l'Europe à Vingt-cinq ne pouvait continuer à fonctionner selon les règles anciennes. À Vingt-cinq, et plus encore à Vingt-sept, l'unanimité entraîne le blocage de l'Union, son incapacité à décider.
Avec le député socialiste Jacques Floch – qui était mon suppléant –, et comme Pierre Moscovici, ici présent, j'ai eu l'honneur de participer activement à la Convention pour l'avenir de l'Europe présidée par Valéry Giscard d'Estaing. Après les « non » français et néerlandais, les membres de la délégation pour l'Union européenne sont allés dialoguer avec leurs homologues de tous les parlements nationaux. Nous avons aussitôt oeuvré à la relance des politiques communes – recherche, énergie, immigration, sécurité, gouvernement économique – en faveur desquelles plaidait le président Chirac.
Il reste que ce « non » de la France avait mis l'Europe en panne,…