Monsieur le président, monsieur le ministre, monsieur le secrétaire d'État, mes chers collègues, l'Europe est toujours une belle idée, mais la façon dont elle s'est construite jusqu'à présent ne l'est pas : elle s'est faite uniquement contre les intérêts des peuples, pour favoriser le capitalisme mondialisé. (Exclamations sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire et du groupe Nouveau Centre.)
En 2005, par référendum, les peuples français et néerlandais ont rejeté le projet de Constitution européenne. Et pourtant, on nous impose un « traité simplifié ».
Dans ce futur traité, quelles réponses sont apportées aux questions sociales, qui furent au coeur des débats sur la Constitution et qui taraudent les confrontations politiques dans tous les pays de l'Union ? Aucune !
La méthode consiste à faire semblant de modifier les règles du jeu en surface sans rien changer en profondeur, à maquiller les apparences pour mieux faire passer l'essentiel.
Ce futur traité va-t-il permettre de changer la vie des peuples ? Non, puisque le droit à la concurrence reste le socle juridique de référence des traités, et les références à la Charte des droits fondamentaux ou aux services publics ne modifient en rien les orientations et les objectifs affichés d'aller vers une libéralisation de plus en plus poussée des marchés financiers.
Je le dis solennellement devant notre assemblée : la voix du peuple français est bafouée, mais aussi celle des autres peuples européens. C'est la démocratie même qui est menacée. (« Eh oui ! » sur les bancs du groupe de la Gauche démocrate et républicaine.)