Je voudrais remercier Frédéric Lefebvre d'avoir soulevé une vraie question que nous devons traiter sous l'angle économique.
Comme lui, je déplore que, jusqu'à maintenant, le sport n'ait pas su prendre une plus large place dans le monde économique Ainsi qu'en témoigne l'expérience des pays voisins, il peut pourtant constituer un élément de développement économique non négligeable.
Toutefois, pour intéresser des investisseurs, la section professionnelle d'un club doit offrir une certaine lisibilité. Une personnalité qui voudrait s'impliquer financièrement dans un club sportif doit pouvoir le faire avec la certitude que son volontarisme ne sera pas remis en cause.
Le débat entre sport amateur et sport professionnel est vieux comme les lunes. Nous l'avons tous connu : il fait d'abord s'affronter les clubs modestes et les grands clubs, et se déplace ensuite entre sport amateur et sport professionnel. Pourtant, l'un et l'autre vivent de l'un et de l'autre. Mais le sport professionnel doit être sous la responsabilité de professionnels.
L'amendement présenté par Frédéric Lefebvre est utile parce qu'il permet de faire un premier pas. Si nous n'avançons pas, nous courrons le risque, faute de moyens, de découragez progressivement les « minots » dont vous nous parliez, madame Fourneyron. Tous ces jeunes débutants espèrent devenir un jour des professionnels, mais, s'ils le méritent, il faut pouvoir, sur le territoire national, leur en donner la possibilité. Sans cela, ils seront quasiment forcés de s'expatrier – certains l'ont déjà fait pour des raisons que nous connaissons – dans les clubs de pays voisins qui peuvent leur faire des propositions intéressantes.
Pour que les investisseurs aient confiance, il paraît souhaitable que les sections professionnelles soient aux mains des professionnels, c'est-à-dire du secteur privé. Les textes permettent encore aujourd'hui que des sections professionnelles soient détenues en majorité par des sections amateurs. Évidemment, les investisseurs potentiels sont découragés d'investir dans un club dont ils ne pourront pas assurer librement la gestion.
Je me réjouis, monsieur le secrétaire d'État, qu'à l'occasion de l'examen de l'amendement de Frédéric Lefebvre vous nous ayez proposé un large débat sur le sujet : il est nécessaire. Je suis satisfait de la réponse que vous nous avez apportée.