Monsieur Frédéric Lefebvre, votre amendement a le grand mérite de proposer une solution de compromis sur un débat récurrent dans l'univers du sport.
Tout le monde réfléchit, en effet, aux moyens de donner plus de souplesse et de liberté à nos clubs professionnels afin de promouvoir leur développement économique et leur compétitivité. La solution que vous avez choisi de retenir est raisonnable ; elle permet de préserver l'unité du monde amateur et professionnel, dont je suis le premier défenseur. C'est pourquoi j'estime que l'option que vous défendez ici est particulièrement intéressante.
De plus, le rattachement d'un tel amendement au projet de loi de modernisation de l'économie, portée par Christine Lagarde, est particulièrement opportun. En France, depuis trop longtemps, on oublie, comme vous le souligniez à juste titre, que les clubs professionnels sont aussi des entreprises et des PME qui doivent être performantes économiquement et évoluer dans un environnement international fortement concurrentiel. Monsieur le député, vous citiez le cas de Lyon et celui du Stade français. Je connais bien leur situation pour l'avoir évoquée avec leur président et avec les maires concernés, et je crois que ces derniers partagent votre opinion.
Cependant, si vous en étiez d'accord, monsieur Lefebvre, une discussion sur votre proposition, qui modifie les équilibres au sein du sport français, pourrait être menée dans les prochaines semaines avec les fédérations et le mouvement sportif, particulièrement attachés à cet équilibre auquel ils accordent une forte importance symbolique.
La mission Besson sur la compétitivité du football professionnel français, au sein de laquelle la question que vous posez sera débattue et analysée, ainsi que la commission Séguin « Grands Stades Euro-2016 » rendront leurs conclusions à la fin du mois d'octobre prochain. Le dialogue avec le monde sportif aura été mené, et l'ensemble des pistes et solutions pour promouvoir la compétitivité du sport professionnel à laquelle je suis, vous le savez, très attaché, seront à notre disposition. Les mesures éventuellement législatives pour les mettre en oeuvre seront alors étudiées.
Comme vous le constatez, monsieur le député, l'avis que je suis venu exprimer ici ce soir, au nom du Gouvernement, ne se limite pas à une demande de retrait de l'amendement n° 753 rectifié .