Je comprends qu'il y ait un débat sur la qualité de ces séances de questions au Gouvernement. Mais, à un peu plus de vingt-trois heures, si vous preniez le risque – et je m'adresse à vous tous, mesdames et messieurs les députés, et en particulier à mes collègues de la majorité – de supprimer, de façon aussi impromptue, une séance de questions au Gouvernement, c'est tout notre débat sur l'amélioration du contrôle parlementaire qui deviendrait caduc.
Il n'y a pas de sujet tabou. On peut imaginer, comme cela a été le cas dans le passé, améliorer les choses. Mais je vous demande de bien réfléchir et de ne pas donner suite à cette proposition. Je suis surpris que M. Warsmann ait donné un avis à titre personnel. Il est tout de même président de la commission des lois et rapporteur de ce texte…Je regrette que vous ayez dit cela, monsieur le président Warsmann, car si vous étiez suivi, ce serait vécu comme un recul des capacités de contrôle et des droits de l'opposition. Je le dis en toute franchise ; car si, aujourd'hui, nous sommes dans l'opposition, nous serons un jour dans la majorité et c'est vous qui serez alors dans l'opposition.
Monsieur le président Warsmann, ne prenons pas un tel risque ce soir. Je vous le déconseille, pour le bon fonctionnement de notre parlement, et notamment de notre assemblée. Je vous demande de laisser aux députés la possibilité de poser des questions au Gouvernement le mardi et le mercredi. D'ailleurs, nous avons réorganisé le contenu de ces séances : le fait qu'il y ait six questions, au lieu de quatre, pour le groupe SRC, même si le temps supplémentaire n'est que de deux minutes, c'est plutôt positif, je le reconnais. Mais si demain, nous devions diviser par deux ce qui est pour nous, aujourd'hui, l'opportunité de dire au Gouvernement, au travers des questions que nous posons, ce qui ne va pas dans le pays, nous aurions l'impression que la majorité veut vraiment empêcher l'opposition de s'exprimer.