Pas plus que les propos que vous venez de tenir, mon cher collègue !
Dans ma courte intervention, je voudrais, au nom des radicaux de gauche du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche, pointer trois sujets.
Nous n'avons pas encore changé de République. Les magistrats, dont vous avez été, madame la ministre, conservent leur libre arbitre que l'on appelle conscience, dès lors qu'il s'exerce au nom du peuple. À ce titre, ils peuvent moduler les peines et se montrer plus ou moins sévères selon l'environnement du délit. Quel est donc ce signal que vous leur envoyez, en encadrant plus encore leur travail ? Quel est ce signal que, à travers eux, vous envoyez à tous les justiciables potentiels, pour leur indiquer qu'ils ne seront plus jugés par un magistrat, par une femme ou par un homme qui est aussi mère ou père de famille, responsable associatif, engagé dans la cité, bref citoyen, mais par une grille dont vous voulez décider dans cet hémicycle ?
Je souhaite comme vous, madame la ministre, une justice plus réactive et plus proche. Mais – le savez-vous ? – je suis également parlementaire de l'Allier, élu du sud du département, à Cusset, où se trouve, comme je vous l'ai écrit, le tribunal le plus important du département, que vous envisagez de supprimer. Quel signal d'une justice plus proche envoyez-vous aux magistrats, aux avocats, aux officiers ministériels, aux élus et finalement à tous les citoyens en souhaitant, d'un côté, une justice plus proche, mais en prévenant, de l'autre, que c'est au chef-lieu du département, à soixante kilomètres de là, que les choses se passeront désormais ? La justice rapide, celle qui est utile dès lors que l'on souhaite donner toute sa valeur à la sanction, ne s'accommodera pas de cette situation. Je tiens vous le dire, car je veux, ici même, prendre date.
Je vous entends déjà me répondre, reprenant l'antienne de la campagne électorale, que la gauche serait laxiste.