…car cela reviendrait à les considérer comme des exclus, indignes de la République, sous prétexte qu'ils vivraient dans des conditions difficiles. Nous devons prendre des sanctions dès le premier acte délictueux, mais notre problème majeur commun, et nous aurions dû parvenir à un accord sur ce point, vient du fait que nous n'avons pas les moyens de faire exécuter ces sanctions. Avec les centres d'éducation renforcée, les centres d'éducation fermés, les centres de placement immédiat, nous avons eu des propositions extrêmement intéressantes. Je pense également à Philippe Jeammet et aux directeurs d'instituts médico-éducatifs – IME – qui étaient prêts à organiser, en coopération avec l'institution judiciaire, des « séjours de rupture ». Nous croyons à tout cela, mais nous ne pensons pas que la disparition de l'excuse de minorité puisse faire peur à un jeune.
Je ne crois pas que la peur de « prendre davantage » fasse reculer quelqu'un. Si un jeune, ou un moins jeune, a une pulsion, ou tout simplement l'envie de faire, ce n'est pas la peur de perdre une année qui le fera reculer. Cela l'incitera même plutôt à fuir et risque de favoriser un comportement très dangereux pour échapper à l'arrestation. Tout cela est compliqué, dangereux, lourd…