Naturellement le groupe de la gauche démocrate et républicaine votera cette motion de renvoi en commission. (« Ah bon ? » sur plusieurs bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.) Et ce pour la simple raison que nous pensons que vous vous êtes débarrassé un peu rapidement du débat de fond, monsieur le ministre. Je prendrai deux exemples.
Vous faites référence au passé. C'est un argument facile, pour botter en touche, que vous devriez plutôt réserver aux meetings de préau d'école. Mais, surtout, vous dites ne pas vouloir vous arrêter sur des propos qui seraient « excessifs » – vous avez employé ce mot à propos de la motion de procédure que j'ai défendue. Or ce qui est excessif, ce ne sont pas mes propos, c'est l'argent dont pourrait disposer l'État s'il le prenait là où il est pour mener une autre politique. Car, contrairement à ce que vous pensez, ce n'est pas moi qui dis qu'il y a beaucoup d'argent, ce sont des professeurs d'économie, comme Patrick Artus, ou des publications, comme La Tribune, qui, le 26 juillet dernier, écrivait que « l'argent coule à flot ». Soit ces gens, pourtant compétents, ont tort, et il faut expliquer pourquoi ; soit ils ont raison, l'argent coule bien à flot, et alors il faut se demander pourquoi le Président de la République disait la semaine dernière que les caisses étaient vides. Il faut répondre à ces questions fondamentales.
Le second exemple que je voudrais prendre, et qui mérite lui aussi un débat, concerne vos propos sur le travail des Français. Je précise que les informations sur lesquelles je m'appuie ne proviennent pas de l'Humanité – ce n'est pas le seul journal que je lis.