Cet amendement concerne également la réduction des déchets. Il faut savoir que chaque année, en France, 89 milliards de produits sont emballés dans du carton, du verre ou de l'aluminium. Au moment où Bruxelles fixe de nouveaux objectifs de recyclage des déchets, nos citoyens gaspillent de plus en plus – à leur corps souvent défendant car les industriels sont les premiers responsables de cette situation, qui entraîne les coûts que l'on sait.
Ce projet de loi entend dissuader les grandes surfaces de distribuer sans compter les sacs en plastique. Je ne peux qu'approuver cet objectif, que ne partagent malheureusement pas certains autres pays, y compris en Europe. Mais nous devons aller plus loin, inciter les producteurs de ces emballages à en fabriquer moins. Le recyclage et le triage des ordures reviennent aujourd'hui à 250 euros la tonne, atteignant même, pour les déchets industriels dangereux, le coût faramineux de 6 000 euros la tonne.
Le Centre d'analyse stratégique, successeur du Commissariat général du Plan, a lancé l'alerte : dans sept ans, les trois quarts des départements français ne pourront plus faire face au traitement de leurs détritus, faute d'un nombre suffisant de décharges bien conçues et d'incinérateurs. Or sept ans, c'est presque le court terme.
Cette frénésie de production d'emballages s'explique pour partie par des changements sociodémographiques. Des produits nouveaux comme les téléphones portables sont vendus dans des emballages dont le volume est vingt-cinq fois supérieur à l'appareil lui-même. Par ailleurs, en trente ans, le nombre de personnes vivant seules a doublé : les industriels de l'agroalimentaire fabriquent donc des portions individuelles pour les grignoteurs que sont devenus les habitants des villes.