Les alertes que nous ne cessons de lancer depuis des décennies sur le rapport entre la santé et l'environnement se trouvent chaque jour davantage justifiées par ce que l'on pourrait appeler « l'épidémie » de cancers qui, de l'avis de ces scientifiques et d'autres, proviennent certainement pour une part d'une dégradation de notre environnement – y compris l'air intérieur des habitations.
De ce fait, je regrette la proposition faite par le Gouvernement et la majorité de procéder à la fusion de l'AFSSA et de l'AFSSET. J'y vois, pour ma part, une mise au pas technocratique, scientiste, des travaux relativement indépendants auxquels pouvait se livrer l'AFSSET.
Enfin, je m'étonne que vous proposiez une liste dans une loi d'orientation, alors que Mme la secrétaire d'État, M. le président de la commission et M. le rapporteur n'ont de cesse de répéter qu'une liste a le défaut de n'être jamais complète. La vôtre n'échappe du reste pas à cette critique, Gérard Bapt et Jean Dionis du Séjour l'ont remarqué : ainsi les éthers de glycol n'y figurent pas. Or, le caractère préoccupant de ces substances a été dénoncé il y a plusieurs années par un « lanceur d'alerte » – terme figurant aujourd'hui dans la loi Grenelle. Des études scientifiques ont montré que l'utilisation industrielle ou domestique des éthers de glycols constituait, au même titre que le plomb ou l'amiante jadis, une menace pour la santé. L'amendement que va présenter M. Bapt me paraît donc particulièrement justifié.