Ne fermez pas vos oreilles, monsieur Chartier, vous allez beaucoup apprendre.
Imaginez une entreprise de grande valeur mais dont les salariés se mettraient en grève. Subitement, il n'y aurait plus de richesse ! Le savoir-faire des salariés est donc essentiel.
Vous vous êtes félicité, monsieur Kossowski, de la formule trouvée par Mme la ministre : « la responsabilité universelle du conseil d'administration ». Traduit dans un français plus profane, il ne s'agit ni plus ni moins que du pouvoir exclusif du conseil d'administration. Vous ne moralisez pas la vie économique, vous avez simplement trouvé un habillage plus présentable. Et les salariés ne sont en rien associés à la procédure. Vous avez conclu en suggérant au Gouvernement d'ouvrir une piste de travail sur ce point : il fallait bien trouver une réponse pour l'opinion publique. Mais vous n'avez rien prévu en la matière, en réalité.
Je terminerai en donnant trois exemples. En 2007, les parachutes de M. Zacharias, de M. Tchuruk et de Mme Danon représentent en gros les crédits que vous allez affecter au RSA. En 2006, nous arrivons au même résultat avec deux parachutes seulement, ceux de M. Espalion et de M. Forgeard. S'ils étaient généreux d'ailleurs, vous n'auriez pas besoin de sortir d'argent des caisses de l'État, il leur suffirait de faire un chèque pour financer le RSA. Enfin, en 2005, avec les parachutes de Daniel Bernard et de Serge Weinberg, on aurait pu financer deux années de RSA.
Tout cela montre que vous n'avez pas du tout prévu de moraliser les pratiques. Vous faites une concession de façade à l'opinion publique qui a été révoltée par ces moeurs d'un autre temps, où l'on mise tout sur l'individu et rien sur la solidarité.