Nicolas Sarkozy avait promis dans un premier temps la suppression des parachutes dorés. Mais, sans doute conseillé amicalement par M. Bolloré et quelques autres, il a été convaincu – tout le monde sait que le Président est un homme qui écoute – qu'il ne fallait pas faire de peine à ses amis. Mme Parisot, quant à elle, a parlé « d'indemnités plus transparentes » : elle n'a pas dit plus « morales ». Il est vrai que la morale et la transparence ne vont pas forcément ensemble.
Pour ce qui est des performances, de quelles performances s'agit-il ? De celles appréciées par la bourse, qui n'ont rien à voir ni avec l'intérêt du pays ni avec les intérêts des salariés. Vous le savez mieux que nous, madame la ministre : les critères clairs établissant les performances sont ceux qui permettent de verser de l'argent sonnant et trébuchant pour les actionnaires, lesquels n'ont que faire des salariés dont, d'ailleurs, vous n'avez pas parlé. Votre proposition serait vraiment morale si l'on accordait un rôle important aux salariés.
Monsieur Kossowski, vous avez évoqué le vote contraignant de l'assemblée générale. Sans doute avez-vous lu le texte en diagonale car c'est le conseil d'administration qui prendra en fait la décision. C'est le monde feutré des grands patrons – je ne parlerai pas de grands capitaines d'industrie car ce serait souvent faire injure à la capitainerie. Ils sont dans l'entre soi. Quand on demande d'une façon plus ou moins rustique à un grand patron de partir, on n'attend pas la prochaine assemblée générale : c'est le conseil d'administration qui prend la décision. Or qui trouve-t-on alors autour de la table ?