M. Le Bouillonnec rougit de vos propos, madame la ministre, mais vous n'avez pas entièrement répondu à sa question très précise : le retour à l'équilibre est-il prévu pour 2011 ou 2012 ? Il est vrai que chacun des amendements que nous allons examiner nous donnera l'occasion de revenir sur ce point.
Comme l'a dit très justement M. Fourgous, c'est toujours la même technique qui est utilisée. C'est vrai, le Gouvernement présente toujours d'une façon avenante ce qui est dangereux pour notre pays et contribue au démantèlement de l'impôt sur la fortune.
Madame la ministre, monsieur le rapporteur général, nous comprenons votre argumentation lorsque vous dites vouloir aider les PME pour éviter leur rachat, notamment par les groupes étrangers, ou pour éviter les délocalisations. Vous déplorez tous ces talents qui partent à l'étranger et vous décrivez avec beaucoup d'émotion ces jeunes cadres dynamiques qui prennent l'Eurostar à six heures du matin, prématurément sortis de leur lit et arrachés à leur famille pour aller travailler à la City.
Ce qui est étrange, c'est que vous ne parlez que des talents de ceux qui ont des billets de cent euros accrochés à leurs semelles, et non des autres talents qui quittent notre pays : les chercheurs, les savants. Ceux-là ont pourtant un vrai talent. Sont-ils ringards parce qu'ils ne sont pas cotés au Dow Jones et au CAC 40 ? Votre affection est bien sélective, madame la ministre, monsieur le secrétaire d'État : pour les détenteurs du capital, vous faites tout ce que vous pouvez. Et il faut reconnaître que vous faites des efforts dignes d'admiration pour soustraire la richesse au devoir de solidarité. Mais dès lors qu'il s'agit de soutenir l'intelligence – je pense aux chercheurs qui quittent notre territoire parce que vous ne leur donnez pas de poste ou parce que vous les payez avec un élastique –, vous ne trouvez pas un seul mot !
Chers collègues, je vous demande donc d'adopter notre amendement, qui vise à revenir à plus de morale.