La loi Voynet, donc, prévoyait des schémas de services, car la population n'a pas seulement besoin d'infrastructures en tant que telles. On a besoin de mobilité, de lumière, de chaleur. La question est de savoir comment répondre à ces besoins. La lumière peut être d'origine électrique ou naturelle.
Or avec cet amendement, vous en revenez à de vieilles lunes du lobby des Ponts et chaussées, à savoir que ce qui compte, ce sont les infrastructures, c'est-à-dire : construire, construire et encore construire, bétonner, bitumer. Bref, on ne s'intéresse pas du tout au service rendu. Vous remettez en cause l'esprit et l'essence même de la loi Voynet qui privilégiait les schémas de services en matière de mobilité, d'énergie et autres dans le cadre desquels l'infrastructure devait être adaptée au service aux entreprises, aux collectivités et à la population. Je n'hésite pas à dire que vous défendez une logique productiviste. Peu importe si cela rend service, ce qu'il faut, ce sont des routes, des bretelles, des désenclavements ! J'ai, du reste, observé que dans mon département, je suis le plus enclavé ! Tous les cantons, tous les départements, toutes les régions, tous prétendent être enclavés ! C'est du baratin que l'on entend depuis cinquante ans !
L'amendement que vous proposez, monsieur le rapporteur, change totalement la logique de l'aménagement du territoire au profit d'une logique productiviste. Vous croyez que la fourniture d'infrastructures, la politique de l'offre forcenée fera brutalement augmenter la richesse des territoires. Si l'on se réfère à ce qui se fait depuis une dizaine d'années, tel n'est malheureusement pas le cas .