La mise en place de la filière généraliste devient urgente, le nombre de postes d'interne, de chef de clinique et de professeur étant aujourd'hui ridiculement bas. La mise en oeuvre du stage chez le généraliste est elle aussi indispensable.
Je plaide pour un double stage obligatoire de trois mois en ville et de trois mois en zone rurale. Il est en effet nécessaire que l'étudiant puisse, aux côtés de maîtres de stages motivés, découvrir et apprécier son futur mode d'exercice.
Je ne reviendrai pas sur la nécessité de diminuer les tâches administratives qui rebutent les professionnels de santé, dont la vocation est de soigner.
Par ailleurs, les mesures incitatives à l'installation sont récentes et insuffisantes. Des expériences sont en cours, comme l'octroi de bourses contre l'engagement de s'installer en zone déficitaire. Mais la rémunération majorée de 20 %, peu utilisée, l'est surtout par des médecins installés. Alors qu'elle est limitée aux cabinets de groupes en zone déficitaire, elle devrait être accessible à tous et pourrait être complétée par une mesure inverse dans les zones excédentaires.
Les mentalités ont changé. Les jeunes ne veulent plus exercer seuls. C'est pourquoi les maisons de santé pluridisciplinaires semblent répondre à un réel besoin. Il est nécessaire qu'elles soient l'aboutissement d'un projet médical de territoire, communal, cantonal, ou autre, et non une construction par la collectivité, proposée « clés en main ».
L'évolution du mode de rémunération en vue d'aboutir à un système mixte combinant forfait et rémunération à l'acte semble également faire consensus.
J'insiste sur l'importance d'une nouvelle répartition des tâches, pour ne pas parler de compétences, entre les diverses professions de santé. Elle est nécessaire afin d'améliorer la qualité de la prise en charge et de l'efficience. Ainsi, nous avons besoin d'infirmières cliniciennes pour le suivi des maladies chroniques, notamment de l'obésité, de l'asthme ou de l'hypertension. Elles permettront de libérer du temps médical.