Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, lorsque l'on interroge les Français sur leurs préoccupations, leurs attentes et leurs priorités, ils placent immédiatement derrière la lutte contre le chômage, la préservation de leur système de santé et de protection sociale. C'est dire s'ils y sont attachés.
Ce système, hérité du Conseil national de la Résistance, révolutionnaire lors de sa mise en place au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, garde toute sa pertinence aujourd'hui, en termes tant de solidarité, d'équité que d'efficacité.
En termes de solidarité, d'abord, puisque chacun cotise selon ses moyens et reçoit selon ses besoins.
En termes d'équité, ensuite, car, jusqu'ici, la France était un pays dans lequel les citoyens, quelle que soit leur région, bénéficiaient de soins de qualité et pouvaient y accéder quel que soit leur milieu social ou leur statut, qu'ils aient ou non la nationalité française, qu'ils aient ou non des papiers « en règle ».
En termes d'efficacité, enfin, puisque dans notre pays, l'espérance de vie est l'une des plus élevées du monde et le taux de mortalité infantile l'un des plus bas, alors que le montant des dépenses de santé par rapport au PIB reste très raisonnable, autour de 11 %, comparable à celui d'un pays comme l'Allemagne, et en tout état de cause nettement moins élevé qu'aux États-Unis, eldorado du libéralisme et des assurances privées. Les États-Unis consacrent en effet 14 % de leur PIB aux dépenses de santé, pour des résultats très modestes, puisque 42 millions d'Américains, soit près de 15 % de la population, sont sans aucune assurance maladie, que l'espérance de vie y est très inférieure à la nôtre et le taux de mortalité infantile deux fois plus élevé.
Pour autant, ces observations ne signifient pas que notre système est sans faille et qu'il ne mérite pas d'être revisité dans le but d'être amélioré et modernisé.