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Intervention de Noël Mamère

Réunion du 8 décembre 2008 à 21h30
Nomination des présidents des sociétés de l'audiovisuel public — Article 18, amendement 737

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNoël Mamère :

Parce que le Président de la République a le tutoiement facile et qu'il doit sans doute tutoyer plus facilement encore ceux de ses amis qu'il nomme ! Or au vu de la manière dont les choses se passent aujourd'hui, je ne peux imaginer que le Président de la République ne nomme pas quelqu'un de ses amis à la présidence.

Il poursuivra, toujours sur le même mode : « Comme j'ai supprimé la publicité sur la chaîne que tu diriges, tu auras plus de problèmes encore. Il faudra donc que tu files doux, et que tu aies le doigt sur la couture du pantalon. »

À la dépendance politique s'ajoute ainsi une dépendance économique.

Madame la ministre, monsieur le rapporteur comment pouvez-vous sérieusement parler de « cohérence » ? Monsieur Kert, vous avez même dit qu'il s'agissait d'introduire de la souplesse pour adapter le COM à la durée du mandat du président. Pour qui nous prenez-vous ? Imaginez-vous une seule seconde que les Français vont croire à ce subterfuge consistant à expliquer qu'il y a de la cohérence et de la souplesse à adapter les moyens donnés à l'audiovisuel public au temps de l'échéance du mandat du président ? Vous voulez tuer le service public !

Nous sommes un certain nombre à avoir connu le service public de l'audiovisuel durant les quelques années où j'y ai travaillé. Je n'arrive plus à me souvenir, quant à moi, du nombre de présidents qui ont défilé. Peut-être y aura-t-il une plus grande stabilité. Cependant, vu les humeurs changeantes de l'actuel Président de la République, je doute fort que la stabilité soit l'un des principes cardinaux de l'audiovisuel public.

Madame la ministre, monsieur le rapporteur, répétons-le une fois de plus, on ne peut accepter cette idée sournoise et mensongère, cette arnaque politique. (Protestations sur les bancs du groupe UMP.) Chers amis, lisez donc l'article de votre collègue Daniel Garrigue qui a déclaré, dans Le Monde de cet après-midi, que l'UMP n'est plus qu'un ectoplasme où aucun débat n'est possible. Vous n'avez plus pour vous que la liberté de nous conspuer. Vous n'osez même pas prendre la parole tant vous avez peur de ceux qui vous dirigent, le Président de la République aujourd'hui et M. Bertrand, demain. Vous sentez l'épée de Damoclès. (Rires et exclamations sur les bancs du groupe UMP.)

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