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Intervention de Jean-Luc Préel

Réunion du 4 mars 2009 à 21h30
Réforme de l'hôpital — Article 17

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Luc Préel :

L'article 17 concerne la coopération entre les professionnels de santé.

Nous avons déjà abordé, dans les articles précédents, le problème de la démographie médicale et je souhaite que soit prise en compte, plus que le nombre de professionnels, la référence au temps médical disponible. Le mode d'exercice, l'évolution des mentalités, la féminisation de la profession font qu'aujourd'hui le médecin généraliste consacre moins de temps qu'autrefois à sa pratique. Le critère majeur est donc, selon moi, celui du temps médical disponible.

Comment dès lors rendre du temps médical ? En libérant le médecin d'un certain nombre de tâches et en lui permettant de se consacrer au diagnostic et au traitement. De nombreux pays nous en fournissent des exemples intéressants. C'est le cas, par exemple, des infirmières cliniciennes qui peuvent, dans ces pays, suivre des malades présentant une affection chronique telle que l'asthme, l'obésité ou l'hypertension. Les exemples fournis par ces pays démontrent qu'elles apportent un plus au suivi de ces patients et qu'elles peuvent même être plus performantes que les médecins eux-mêmes.

En France, nous sommes très en retard, malgré les rapports déjà anciens de M. Berland et de M. Matillon. La polémique récente entretenue par certains syndicats de médecins à propos de l'autorisation accordée aux infirmières d'effectuer les revaccinations contre la grippe sont d'ailleurs inquiétantes et témoignent d'un corporatisme que j'estime regrettable.

Beaucoup de professions et de syndicats s'arc-boutent à tort sur leur territoire, ne prenant pas en compte l'intérêt des malades. Nous devons évoluer et nous engager avec volontarisme vers ce que le texte dénomme les « coopérations ». Toutes les professions sont concernées et peuvent avoir accès à un vrai rôle de partenaire : infirmières, sages-femmes, mais aussi pharmaciens, diététiciens, kinésithérapeutes etc.

Il convient de s'assurer d'une compétence réelle, et donc de proposer la formation adaptée – ce qui ouvrira des perspectives de promotion professionnelle, notamment aux infirmières –, de veiller à la couverture juridique et à l'évaluation des pratiques.

Le texte prévoit des protocoles de coopération, validés par la Haute autorité de santé, protocoles à caractère régional, avec autorisation délivrée par l'agence régionale de santé, une procédure d'adhésion des professionnels.

Cet article va dans le bon sens. J'espère qu'il permettra de faire sauter les freins corporatistes et que notre pays s'engagera dans cette voie prometteuse pour la promotion des professions, pour rendre du temps médical et pour un meilleur suivi des patients dans un cadre coordonné, professionnel et évalué.

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