Telle était donc bien votre intention !
Le Président Sarkozy a commencé son discours sur la télévision publique en soulignant son sous-financement. Mme Albanel nous annonce que, par un décret éventuellement, elle va accorder 450 millions à France Télévisions, mais c'est pour remplacer la publicité, pas pour remédier au sous-financement.
Nous souhaitons que les présidents des sociétés de l'audiovisuel public soient nommés par le Conseil supérieur de l'audiovisuel pour cinq ans. Ce n'est pas parce qu'il y a une faiblesse du président du CSA à un moment donné que l'institution qu'il préside doit nécessairement être jetée à la poubelle.
Michèle Cotta, dont a parlé Michel Françaix, ou Hervé Bourges, qui fut président du CSA, ont nommé des personnes qui ne faisaient pas plaisir au Président de la République. Cela veut dire que le dispositif fonctionne. S'il a pu, à certains moments, ne pas fonctionner, améliorons le système, ne le supprimons pas.
En Grande-Bretagne, quand il s'agit de la culture ou de la communication, la politique qui est menée, c'est at arm's length, l'éloignement à longueur du bras, sur ces questions essentielles pour la société. Au lieu de mettre de la distance entre les questions de l'audiovisuel et le politique, vous êtes en train de mettre tout à l'Élysée, comme si c'était l'alpha et l'oméga de la politique en France.
Je ne mets pas en cause le fait que le Président de la République ait été élu par une majorité de Français – et non à l'unanimité –, mais nous représentons aussi une légitimité qui doit s'exprimer indépendamment du Président de la République. Les députés de la majorité devraient s'en souvenir et réagir dans leur for intérieur et non pas le doigt sur la couture du pantalon.
Lors d'un débat auquel nous participions avec deux internautes, le PDG de M6 expliquait qu'il n'était pas capable de nommer tous les présidents de France Télévisions tellement la valse des présidents était importante. Il faut garantir un peu plus de permanence au président, et ce ne sera pas possible s'il est nommé, et révoqué éventuellement, par le Président de la République. Il faut une distance entre le Président de la République et la démocratie audiovisuelle, c'est l'objet de cet amendement.