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Intervention de Françoise de Panafieu

Réunion du 25 novembre 2008 à 21h30
Communication audiovisuelle et nouveau service public de la télévisionnomination des présidents des sociétés de l'audiovisuel public — Rappel au règlement

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançoise de Panafieu :

…d'une réforme voulue par le Président de la République, qui consiste à spécifier le mode de financement des différentes chaînes de télévision, et ce faisant à souligner leurs rôles respectifs. À la télévision publique revient un rôle d'exemplarité et de référence, avec un financement essentiellement d'origine publique, à travers la redevance et la subvention de l'État. Les télévisions commerciales disposent de ressources provenant de la publicité et elles contribuent au financement de la télévision publique. Les télévisions payantes sont financées par des abonnements et de la publicité ; les souscripteurs payent pour leurs programmes préférés, notamment le sport et le cinéma.

Cette clarification répond à une nécessité, mais elle pose également des questions pour l'avenir.

Elle répond à une nécessité, parce que le cadre législatif n'avait pas évolué depuis plusieurs années, alors que l'activité audiovisuelle est l'une de celles qui évoluent le plus vite dans notre société ; parce que le mode de financement proposé a pour but de permettre au service public d'être moins dépendant de la contrainte quotidienne de l'audience et de viser un objectif de qualité, lequel n'est ni contraire à une télévision populaire, ni synonyme d'une télévision réservée à des publics restreints. Une télévision de qualité est une télévision qui allie information, programmes culturels, magazines éducatifs, émissions politiques et ouverture sur le monde : c'est ce que réalise si bien la BBC en Angleterre.

Pour atteindre de tels objectifs, il faudra réformer la gouvernance et les structures. Mais cette réforme devra répondre aux questions que nous nous posons dans l'environnement particulier de l'audiovisuel. Il n'est pas besoin d'insister sur la situation économique actuelle, qui affecte la télévision comme les autres domaines. Il suffit de rappeler que les mutations intervenues ces dernières années se prolongeront : je pense notamment à la perte relative d'audience des grandes chaînes au profit des chaînes de la TNT et à l'apparition continue de nouvelles formes de concurrence avec l'Internet.

Les télévisions, pour survivre, doivent devenir des entreprises multimédia en nouant des partenariats avec de nouveaux acteurs, en se réinventant constamment. Le projet de loi dont nous discutons tire les conséquences des évolutions récentes. Il doit en même temps permettre à l'audiovisuel, notamment public, de s'adapter aux évolutions futures.

Tel est le souci qui a guidé notre travail en commission et qui nous a conduits à déposer certains amendements dont nous allons débattre. Oui, les chaînes de télévision, publiques et privées, sont solidaires les unes des autres, dans le succès comme dans l'échec : elles se stimulent plus qu'elles ne se concurrencent réellement. Il faut néanmoins que les chaînes publiques soient différentes des privées. Les unes et les autres auront d'autant plus à gagner qu'elles offriront au téléspectateur le choix le plus large, avec une approche différenciée. Le consommateur existe, et les chaînes commerciales vérifient régulièrement l'audience des « ménagères », ces femmes âgées de moins de cinquante ans qui font les courses. Mais il ne faut pas non plus oublier le citoyen spectateur, qui demande une autre approche. La télévision n'est pas faite pour ceux qui la font mais pour ceux qui la regardent : ne l'oublions jamais.

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