Il s'agit d'un sous-amendement de repli qui entend limiter la casse en repoussant l'échéance funeste à laquelle l'amendement n° 523 rectifié entend retirer à RFO 19 millions d'euros de ressources publicitaires et 65 emplois liés à cette manne publicitaire.
Je répète que l'amendement n° 523 rectifié a été déposé au dernier moment, qu'il n'a fait l'objet d'aucun examen préalable par la commission et que, durant les deux mois au cours desquels nous avons participé aux travaux de la commission Copé, à aucun moment la suppression de la publicité sur RFO n'a été évoquée.
Ces 19 millions d'euros de recettes publicitaires en moins témoignent bien de l'inconstance du Gouvernement qui, dans cette affaire, joue une fois encore aux apprentis sorciers avec sa majorité.
En tout cas, cela se traduit par une fragilisation de RFO, douloureusement ressentie par nos concitoyens ultramarins : M. Victorin Lurel, avec le talent et la fougue qu'on lui connaît, a voulu se faire l'avocat de ces préoccupations. Que l'intérêt général est peu présent dans l'amendement du Gouvernement, mais que les intérêts particuliers y sont présents !
Parce que nous sommes attachés à l'article XI de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, à la liberté de la communication, à l'indépendance et au pluralisme des médias, il nous appartient de nous y opposer, à nous qui ne représentons pas un département mais la nation tout entière, dont la France ultramarine fait partie. L'indépendance, le pluralisme, la liberté de communication se doivent d'être protégés dans ces terres certes lointaines géographiquement, mais qui nous sont si proches puisque ce sont des terres françaises !
Et il y a, là-bas, des intérêts financiers, des intérêts médiatiques, qui saisissent l'opportunité de ce projet de loi pour accentuer leur mainmise. Quelle aubaine que ces dix-neuf millions d'euros de ressources publicitaires qui seront ainsi transférés de RFO vers des médias locaux privés ! Ils sont à l'image des 450 millions d'euros de ressources publicitaires qui iront, en métropole, du public vers le privé : on retrouve chaque fois la même logique. Où est l'intérêt général ? Il n'est nulle part ; il ne s'agit que de servir des intérêts privés.