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Intervention de Maxime Gremetz

Réunion du 19 mai 2009 à 15h00
Organe central des caisses d'épargne et des banques populaires — Article 1er, amendements 34 20

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMaxime Gremetz :

Pour vous faire plaisir !

L'alinéa 12 de l'article 1er innove puisque le nouvel organe central pourra « réaliser des opérations de titrisation » et « émettre des instruments financiers ».

Ni la Banque populaire ni la Caisse d'épargne, dans leurs statuts, n'avaient vraiment cette possibilité, parce que ce genre d'opérations était réservé à leur filiale, la banque de financement et d'investissement Natixis, avec le succès foudroyant – au sens propre, pour les contribuables et les salariés – que l'on sait.

On peut s'interroger sur ce nouveau pouvoir octroyé au nouvel organe central. Certes, il est sans doute souhaitable que celui-ci soit agréé comme établissement de crédit ; mais de là à l'autoriser à faire de la titrisation et du trading pour compte propre, on peut s'interroger.

Sans doute le Gouvernement et M. Perol ont-ils comme idée derrière la tête de suivre l'exemple du Crédit agricole avec Calyon. En effet, à l'inverse des caisses d'épargne et des banques populaires, qui ne sont pas cotées, tandis que Natixis l'est, le Crédit agricole est en bourse alors que sa banque de financement et d'investissement Calyon ne l'est pas.

Nous savons tous à quelles hauteurs radieuses se tiennent aujourd'hui les actions de Natixis : 1,50 euro environ avec une baisse de plus de 80 % sur un an. Autrement dit, plus rien.

La stratégie qui pourrait alors germer dans l'esprit de M. Perol et de quelques-uns de ses amis – mais bien sûr, nous voyons le mal partout – serait d'acheter pour rien quelques milliers ou dizaines de milliers d'actions de Natixis, d'attendre un peu, de pourvoir le nouvel organe central de toutes les possibilités d'une banque de financement et d'investissement, d'attendre encore un peu tant il est vrai que patience et longueur de temps font plus que force ni que rage, puis d'introduire le nouvel organe central en bourse avec, comme mise à prix de l'action, une bonne centaine d'euros puis d'organiser tout simplement un échange d'actions avec celles de Natixis ! Ni vu ni connu, pas vu pas pris, certaines personnes n'auront plus de soucis à se faire pour leur retraite, ni celle de leurs descendants jusqu'à la treizième génération.

Pour éviter ainsi que ne soient tentées des âmes pures et charitables, qui, certes, n'auraient jamais eu l'idée sans nous ne serait-ce que de prononcer les mots « délit d'initié », nous demandons par l'amendement n° 20 la suppression de cette partie de l'alinéa 12 de l'article 1er.

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