Nous souhaitons mentionner, dans les missions conférées au nouvel organe central, l'obligation pour ce dernier d'oeuvrer en faveur des réseaux d'agences des caisses d'épargne et des banques populaires, et de les garantir.
Il y a effectivement un risque réel de mise en concurrence des réseaux rouges de l'Écureuil et des réseaux bleus des banques populaires. Lors de leur création, chacune de ces deux banques mutualistes revêtait une spécificité qui leur conférait une certaine complémentarité. Les caisses d'épargne avaient pour vocation de permettre aux classes populaires d'accéder à l'épargne, alors que les banques populaires avaient pour finalité de permettre l'accès au crédit des artisans, des commerçants et des petites et des moyennes entreprises. À l'époque, le point commun entre les deux banques résidait dans les stratégies de proximité avec les clients.
Or la mutation du rôle et de la fonction des banques mutualistes a effacé les différences entre les banques populaires et les caisses d'épargne. Aujourd'hui, ces deux banques proposent bon nombre de services similaires et sont, de fait, en concurrence.
La fusion dont nous débattons aujourd'hui donnera naissance à un groupe bancaire composé de 7 700 agences. C'est dire si son ancrage territorial sera fort. Ces agences, qui structurent nos territoires, offrent un accès facilité aux services pour des publics à mobilité réduite. En outre, la densité du réseau est indispensable dans les milieux ruraux.
L'amendement n° 33 , qui vise à inscrire dans la loi la nécessité de maintenir ce maillage territorial, est d'autant plus recevable, que, comme l'a rappelé Jérôme Chartier lui-même lors de la discussion générale, les nouveaux dirigeants du nouvel organe central ont assuré la pérennité des réseaux des deux banques. Notre amendement tend uniquement à renforcer cette orientation.