Madame la ministre, soyez remerciée d'avoir enfin répondu aux questions que nous vous posions à propos de M. Gadonneix et de M. Cirelli. Ainsi, à EDF, le comité des rémunérations avait proposé une augmentation de 12 % : cela démontre que l'on ne peut faire confiance à de tels comités. Or, depuis près de deux ans, chaque fois que nous vous demandons d'intervenir pour réguler la rémunération des dirigeants, vous nous répondez que c'est l'affaire de ces comités. Vous venez de nous apporter la preuve que, même à EDF, ils ne sont pas infaillibles.
De surcroît, vous indiquez, en présentant presque cela comme une victoire, que M. Gadonneix s'est contenté d'une augmentation de 4,8 %. Faut-il rappeler que le Gouvernement explique son refus d'augmenter le SMIC par le fait que, cette année, l'inflation sera négative, et que c'est cette inflation négative qui pourvoira à l'augmentation du pouvoir d'achat des salariés ? Pouvez-vous m'expliquer pourquoi ce raisonnement est valable pour quelqu'un qui gagne le SMIC et ne l'est plus pour quelqu'un qui gagne 500 fois le SMIC ?
Quant aux explications que vous nous avez données à propos de M. Cirelli, madame la ministre, vous avez fort pudiquement omis d'indiquer à combien se montait l'augmentation de sa rémunération sur deux années : pour ceux qui l'ignoraient, elle est de 181 %. Et c'est ce même M. Cirelli qui refuse une augmentation de 0,3 % aux salariés de son groupe !
Quant à la situation qui était la sienne avant, et qui consistait – manifestement, il le vivait mal – à être avant-dernier dans l'échelle des rémunérations de son groupe, il le savait lorsque Suez et GDF ont fusionné, ce qui ne l'a pas empêché de beaucoup oeuvrer en faveur de cette fusion. Il n'a donc pas été surpris. Par conséquent, cet argument n'est pas recevable, et ces augmentations restent ce qu'elles ont toujours été à nos yeux, et en dépit de vos explications : complètement illégitimes et parfaitement scandaleuses.