Ma question s'adresse également au ministre de l'agriculture et porte sur le même sujet, mais je la formulerai sur un tout autre ton.
C'est en effet avec gravité que je vous interroge, monsieur le ministre, sur le désespoir des 90 000 producteurs de lait de notre pays. Ce désespoir s'est d'ailleurs manifesté par des actions violentes, chez moi dans l'Orne, mais aussi dans la Manche, le Calvados et le Morbihan. La violence n'est pas excusable mais, si l'on n'y prend garde et si la volonté fait défaut, elle risque de s'étendre.
Vingt centimes d'euros le litre de lait, c'est de la vente à perte. Pour les agriculteurs, cela signifie non seulement l'absence de revenus mais la faillite pure et simple. Or, contrairement à d'autres catégories sociales, ils n'ont même pas la ressource des indemnités chômage, totales ou partielles.
Les agriculteurs savent la force de votre engagement et de celui du Gouvernement, monsieur le ministre, tout comme ils connaissent l'influence personnelle dont vous jouissez à Bruxelles, plus forte encore depuis que la crédibilité de notre pays a été renforcée par sa présidence de l'Union européenne. Il est donc crucial que vous donniez des signes d'espoir aux producteurs de lait de notre pays. C'est la demande, le cri d'angoisse que je vous transmets aujourd'hui. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)