Monsieur le président, monsieur le secrétaire d'État, mes chers collègues, j'aimerais insister sur deux points particuliers, connus de tous les élus locaux qui siègent dans les réunions de quartier.
Il s'agit d'abord des incivilités, qui représentent la moitié des interpellations dans notre pays. Le présent budget n'y consacre que 390 000 euros, somme dérisoire pour lutter contre un phénomène qui reste une des préoccupations essentielles de nos concitoyens. Votre ministère est pourtant concerné car elles ne se produisent pas seulement dans la rue, mais aussi dans les stades. Je vous renvoie aux débordements récents qui ont eu lieu à l'occasion d'un match à Metz. Le Gouvernement doit montrer la voie.
Mais pour que l'éducation à la citoyenneté soit effective, des moyens importants doivent y être consacrés, en particulier en termes d'effectifs. Or je suis bien obligé de constater – et cela ne concerne pas que votre ministère – que dans les quartiers défavorisés, les emplois-jeunes ont été supprimés et que la reconduction des emplois aidés pose de gros problèmes puisqu'ils subiront une diminution de 25 % l'année prochaine. La politique de la ville est quasiment inexistante, les contrats urbains de cohésion sociale ne fonctionnent pas, les directions de la jeunesse et des sports ne sont en rien impliquées dans ces structures car elles ne disposent plus d'aucun moyen ou presque.
Après mes collègues, je reviendrai donc à la question du bénévolat : que faites-vous véritablement pour former les jeunes ayant des compétences sportives à remplir des fonctions d'encadrement dans les associations et les clubs ? N'est-il pas contradictoire avec la mise en avant de la valeur travail par le Président de la République de les laisser inactifs ?
Les associations évaluent à 18 millions d'euros les crédits nécessaires à une formation efficace des bénévoles. Vous ne prévoyez que 9,52 millions d'euros. Ces sommes sont dérisoires, compte tenu notamment de la situation des populations défavorisées, touchées par l'ennui, déconsidérées, qui sont souvent à la source des incivilités que j'ai évoquées.
Votre gouvernement a préféré d'abord mettre en place le bouclier fiscal et distribuer 15 milliards d'euros de cadeaux fiscaux pour ensuite laisser des miettes aux budgets tels que celui de la jeunesse et des sports. Eh bien, ces miettes, les jeunes de notre pays, les associations qui les entourent ne les méritent pas !