Je souhaiterais faire deux remarques. Tout d'abord, je rappelle que Jean-Pierre Balligand a recueilli l'approbation générale, notamment celle des ministres présents, lorsque, dans la discussion générale, il a indiqué que la Caisse des dépôts exigeait une rentabilité de 10 à 12 % de ses investissements, bien que certains se soient autrefois indignés qu'elle ne demande pas 20 %, à l'instar de certains gestionnaires. Si la Caisse s'est fixé cet objectif, c'est parce qu'elle a parfaitement conscience que la richesse produite ne doit pas être distraite de manière excessive au profit du capital et que le travail doit en recevoir sa part.
Par ailleurs, il me semble que nous convenons tous que l'origine essentielle de la crise réside dans une politique salariale excessivement contrainte, la répartition de la richesse produite ces vingt-cinq dernières années ayant bénéficié au capital, au détriment du travail. Au cours de cette période, près de onze points de PIB se sont ainsi déplacés du travail vers le capital. Sans cette évolution, les salariés de notre pays auraient bénéficié de 200 milliards supplémentaires.