Cet amendement est favorable à la relance puisqu'il vise à majorer, autant que faire se peut, le pouvoir d'achat des 8 à 9 millions de salariés dont le niveau de rémunération est inférieur ou égal à 1,6 fois le SMIC.
Nous proposons d'indexer la prime pour l'emploi sur l'inflation. En effet, la plupart des prestations ou avantages sont déjà indexés, et nous ne comprenons pas pourquoi ce ne serait pas le cas pour celui-ci. En fait, vous avez justifié ce choix, il y a plusieurs mois, en affirmant vouloir dégager cette année quelques centaines de millions d'euros pour le financement du RSA. Mais à l'époque, la crise n'était pas perçue à sa juste mesure et ses terribles conséquences sur le pouvoir d'achat – qu'illustre l'évolution de la consommation – n'ont pas été anticipées. Le plan de relance que nous examinons aujourd'hui aurait alors été considéré comme superfétatoire puisque le Gouvernement estimait que sa politique était suffisante. Si, dans ce cadre, on pouvait admettre que la prime pour l'emploi ne soit pas indexée sur l'inflation, aujourd'hui, l'urgence est reconnue et la nécessité de la relance admise : l'argument invoqué hier ne tient plus.
Nous ne comprendrions pas que, cette année, la prime pour l'emploi ne soit pas indexée sur l'inflation. Une telle mesure permettrait d'injecter 400 millions d'euros de pouvoir d'achat au profit de salariés dont on ne peut pas dire, avec un niveau de rémunération inférieur ou égal à 1,6 fois le SMIC, qu'ils font partie des plus privilégiés de nos concitoyens.
La majorité nous a souvent reproché de ne rien proposer : voilà une proposition qui concerne directement le pouvoir d'achat. Son adoption permettrait de pallier quelque peu le déséquilibre du plan de relance que vous nous proposez.